Apel Les Fenoza

Apel·les Fenosa naît en Catalogne dans un milieu cultivé. Il devient sculpteur en suivant un cursus qui l’amène à travailler dans l’atelier d’Enrique Casanovas. Il fait siennes les idées du modernisme et rallie le groupe des évolutionnistes : Rebull, Granyer, Viladomat.

Ayant des sympathies pour la cause anarchiste, il refuse le service militaire1 et part pour la France en 1920, s’arrêtant brièvement à Toulouse avant de monter à Paris en 1921. Il s’intègre rapidement au milieu artistique et rencontre Jules Supervielle, Max Jacob et, surtout, Pablo Picasso. Ce dernier l’encourage dans la voie de la sculpture et lui achète ses premières œuvres parisiennes. Dès lors, Fenosa expose tant à Paris qu’à Barcelone : en 1924, Max Jacob préface sa première exposition parisienne, ainsi que celle de la galerie Zborowski en 1928.

Fenosa est en Catalogne lorsqu’en 1931 est proclamée la Seconde République espagnole : il y reste et, proche des anarchistes2, combat dans les rangs républicains lors de la guerre d’Espagne. Il participe à la Biennale de Venise en 1936. À l’arrivée au pouvoir du franquisme, il s’établit définitivement à Paris.

En 1942, il rencontre Paul Éluard chez Picasso. Fenosa déjeunera longtemps plusieurs fois par semaine avec le peintre et le poète. Éluard lui commande un buste de lui-même à la cire perdue, puis un autre de son épouse Nusch. Il dédiera à Fenosa un poème non repris en recueil.

En 1944, le Comité de libération du Limousin lui commande une sculpture commémorant le massacre d’Oradour-sur-Glane : le Monument aux Martyrs d’Oradour (1944-1945), d’abord prévu pour Oradour, déchaîne les passions (de l’évêque en particulier) et part en exil à Paris. Exhumée des réserves du musée d’art moderne par Robert Savy (adjoint au maire de Limoges), l’œuvre est installée à l’entrée de Limoges en 1980. Ce n’est qu’en 1999 qu’elle trouve une place à Oradour.

À partir de 1946, Fenosa expose individuellement ou collectivement à Paris, Londres, Barcelone, Madrid, Prague, New-York, Tokyo, Rabat, Osaka, Casablanca, Carrare. Les plus grands écrivains et poètes de son temps préfacent ses expositions personnelles : Éluard, Cocteau, Supervielle, Ponge, Neruda, Cournot, Caillois, Espriu…

En 1981, il réalise sur commande de l’Unesco la statuette L’Olivier, qui sera le trophée remis aux lauréats du prix de l’éducation pour la paix décerné annuellement par l’organisation.

En 1982 lui est décernée la médaille d’or de la généralité de Catalogne.

En 1983, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur puis, en 1987, il reçoit la médaille d’or de la ville de Barcelone.

Il s’éteint à son domicile parisien le 25 mars 1988.

Fenosa avait un chat dans son atelier.
Mizui a réalisé cette sculpture intitulée « Le chat de Fenosa ».

El bon temps perseguint la tempesta (Barcelone – Espagne)